Se laisser capturer n'était pas la stratégie idéale de Lysandre mais bien la plus efficace dans leurs circonstances. Dans cette atmosphère chargée de tension, il avança résolument vers les vagues de gardes. Son regard, fermement fixé sur Rosaline tandis qu'il s'éloignait, essayait de lui dire qu'il avait un plan, un plan risqué mais nécessaire. Il jeta son épée à terre, un geste qui ne sembla pas assez clair pour les gardes vu leurs expressions ébahies. En serrant les dents et en renonçant à la dernière barrière le séparant du danger imminent, Lysandre leva les mains en signe de reddition. Son air sombre valait mille mots, y compris un certain regret tendre pour une certaine princesse cachée derrière ses yeux. Non loin de là, Théodoric, perdu dans la perplexité, observait la scène, dépourvu de mots. Son regard sauvage balayait la salle, cherchant des réponses. Il passa une main nerveuse dans sa chevelure hirsute. Le renoncement de Lysandre était inattendu, surtout en pleine bataille. Rosaline, sur le parapet, ne pouvait masquer l'éclat d'effroi dans ses yeux. La scène qui se déroulait sous ses yeux, flottant dans un temps suspendu, la laissait désemparée. Réduite à la rôle de spectatrice, elle luttait pour rassembler ses pensées éparpillées. Le cœur de la princesse portait le poids de l'incertitude et de l'amour interdit, s'agrippant désespérément à l'espoir que Lysandre avait encore un plan ingénieux.