Le roi se leva précipitamment, la couronne toujours vacillante sur sa tête. Sa cape pourpre flottait derrière lui à mesure qu'il se retirait, sa silhouette se détachant de plus en plus de la lumière des flambeaux. Le silence remplissait la salle alors qu'il disparaissait derrière l'immense porte de chêne du trône, laissant derrière lui sa garde et un Théodoric pris de court. Le mastodonte en armure qui se tenait à la droite du trône s'avança alors, poussant un rugissement qui fit trembler les murs du grand hall. Car précédé d'une terrible réputation sur les champs de bataille, Gauthier, le chef des gardes du roi, était craint de tous. Du haut de sa stature impressionnante, il brandit sa grande lame, le reflet de l'acier dans la lumière tamisée faisant osciller Théodoric. Sans se laisser démonter, Théodoric, soutenu par la force de sa mission, ne montra aucun signe de peur. Il sortit son épée pour répondre au défi. Le tintement des deux aciers se frappant amplifia la tension dans la salle. Gauthier, avec sa force brute, mettait à l'épreuve l'endurance de Théodoric. Le combat semblait inégal, mais Théodoric était déterminé. Ses yeux ne quittaient pas un instant ceux de Gauthier. Il se rappela que chaque bataille remportée était une victoire pour leur cause, un pas de plus vers l'espoir du crépuscule. Pendant ce temps, à l'écart de la mêlée, la princesse Rosaline regardait la scène, son cœur battant la chamade. L'amour qu'elle portait à Lysandre la tenaillait, la peur de le perdre à cause de cette mission folle l'emplissait. L'incertitude était son tourment le plus grand. Mais un choix s'imposait.