Arthur, profitant de l'ambiance euphorique de la fête, voyage parmi les dignitaires, en combinant des mots de charme avec de servantes délicatement placées, glissant du poison dans les coupes de champagne. Ce poison est un élixir spécial, un mélange mortel que lui a fourni une vieille apothicaire dans une ruelle sombre et boutiquière de Venise. On dit qu'elle a survécu à la peste en utilisant sa connaissance des moeurs et des poisons, et cette confiance en ses compétences était exactement ce dont Arthur avait besoin pour son plan. Il fantasme alors sur le silence qui suivrait son acte, un silence lourd, inquiet et imprévisible. Et puis, seulement, il pourrait peut-être se concentrer sur Isabella, avec ses yeux marron profonds qui rappellent les canaux de Venise sous le clair de lune et ses lèvres douces, pleines de promesses de paradis. Mais il est arraché à ses pensées par le battement de la musique du bal, un ballet obsédant de violoncelles et de clavecins, qui meuble les couloirs du palais de Lorenzo avec des échos harmonieux. Isabella l'attire vers la piste de danse, son regard profond emprisonnant le sien. Forcé à mettre de côté ses pensées sombres pour un moment, il s'égare dans la fluidité de la danse, perdant presque de vue son plan initial. Tandis que la soirée avance, Arthur aperçoit, à travers la foule, le Duc Lorenzo trinquant avec ses convives. C'est le moment parfait pour le plan d'Arthur. Le Duc, dans son costume brodé de fils d'or, son masque blanc orné de plumes de paon, porte sa coupe aux lèvres, ignorant totalement le sort qui l'attend...