Pris dans le tumulte de l'intrigue politique venitienne, Arthur était en réalité un agent au service du Royaume d'Angleterre sous le règne d'Henry VIII. Habilement, il avait orchestré le dérèglement de Venise de l'intérieur, semant le chaos comme une moissonneuse fauche le blé. Cela faisait maintenant des mois qu'il se faisait passer pour un simple nobliau perdu dans les méandres du temps, tout en accomplissant sa mission avec une tromperie stratégique. Son objectif ? Préparer le terrain à une invasion anglaise. S'assoire à la table des puissants était un moyen pour Arthur d'obtenir des informations de première main et de fomenter une discorde qui avantageait sa cause. Rien n'avait préparé Isabella à cette révélation. Le sentiment de trahison abattait son cœur comme un échafaudage s'effondre sous le poids d'un hiver trop rigoureux. Mais malgré la douleur, l'amour qu'elle éprouvait pour Arthur résonnait encore en elle comme un vieux piano dont les notes affrontaient le temps et l'érosion. Elle fut déchirée entre son amour pour cet homme et sa loyauté envers sa cité. L'aveu d'Arthur avait déclenché une guerre bien plus importante que ce que Venise avait jamais connu. Les chevaux hennissant, l'acier s'entrechoquant, les flèches sifflant dans les airs, les cris de guerre et la terreur étaient à présent le quotidien de cette cité autrefois sereine. Le ciel vénitien, jadis azure, était maintenant assombri par la fumée des incendies. Les puissants palais de marbre se fissuraient sous la pression des canons et les rues, autrefois pleines de joyeux concerts de gondoles, étaient devenues des canaux de sang et de destruction. Les Anglais étaient arrivés, menés par l'ambitieux Henry lui-même, qui avait traversé les mers pour revendiquer un nouveau territoire pour sa couronne. Tandis qu'Arthur, courbé par la culpabilité et le poids de son choix, assistait à la chute de la Sérénissime. Le carrousel des intrigues, des amitiés brisées et des amours trahies tournait frénétiquement, propulsant chaque protagoniste vers un destin incertain. Le jeu d'échecs politique avait maintenant atteint un point de non-retour, avec Isabella et Arthur bloqués au centre de l'échiquier.