Emerveillé par le prisme scintillant du portail, Ezra tenait fermement la main d'Elisabeth lorsqu'ils basculèrent vers un nouveau chapitre de leur histoire. En un clignement d'oeil, ils se trouvèrent dans un monde apocalyptiquement beau, une époque où les tours jadis grouillantes de vie étaient à présent des squelettes de béton coiffés de lianes luxuriantes. C'était une époque que Ezra n'avait jamais explorée auparavant et l'étendue époustouflante de la désolation frappa les voyageurs du temps comme une masse cinétique. Insensiblement, un cacophonique concert d'éclats de voix brisés s'infiltra dans leur bulle de calme. Il s'y mêlaient des plaintes gutturales, des grognements féroces et des claquements de mâchoires avides. Alarmé, Ezra plissa les yeux, scrutant le terrain envahi de végétations. Pas très loin, un groupe d'êtres aux corps décharnés, aux yeux vides et aux mouvements lents mais déterminés apparaissait lentement. Des zombies - le mot s'étira dans l'esprit d'Ezra comme un écho lointain de certaines légendes d'horreur entendues autrefois. Ils pouvaient voir leurs mâchoires claquantes, des cavités sombres s'ouvrant et se fermant comme des pièges mortels, dépourvus de toute dignité humaine. Elisabeth, une dame de la plus grande noblesse, avait vu beaucoup de choses en voyageant avec Ezra, mais rien de tel. Les vêtements en lambeaux de ces monstres couvraient à peine leurs corps grotesquement déformés, mais leurs visages marqués par la maladie et la décomposition étaient le vrai cauchemar. Luttant contre leur peur, ils se réfugièrent dans un bâtiment en ruine, espérant échapper au regard des créatures. À l'intérieur, ils rencontrèrent Luther, un survivant robuste et rustique, vêtu d'un manteau de cuir qui avait vu des jours meilleurs. Ses yeux clairs étaient emplis de résilience et ils voyaient en lui un allié précieux dans ce monde dystopien. Luther leur expliqua avec une voix étonnamment douce l'histoire de l'apocalypse zombie qui avait dévoré toute civilisation connue.