Submergé par les sentiments, poussé par la force des événements, Ezra n'arriva plus à contenir sa culpabilité. Il loua le ciel qu'Elizabeth ne pouvait pas lire en lui comme dans un livre ouvert. Son visage pâlit et ses yeux plongeaient dans sa propre terreur alors qu'il tentait de garder pied face à la situation. 'Je...je viens du futur...' Les mots claquèrent dans l'air comme une chose vivante, prenant le silence abasourdi de la pièce. Il était “réellement” hors de son époque et la pression de ce constat le laissait embarrassé, presque suffoquant. Elizabeth lui lança un regard intrigué, puis rit doucement, 'Le futur? Quelle imagination fertile...'. La noble femme le pris pour un farceur plaisantin, malgré la maladresse de ses manières. Mais l'horreur s'immisça dans le fin sourire d'Ezra. Il n'y avait pas de douceur dans ce rire, seulement la sonnette d’une catastrophe imminente. Il réalisa qu'il avait manqué de jugement, qu'il avait sous-estimé les conséquences émotionnelles et intellectuelles de son aveu. Pris de panique, il se leva soudainement, renversant un strident plateau d'argenterie sur le sol de marbre. L'écho de l'impact résonna brutalement en contraste avec l'élégance raffinée de la pièce. 'JE VIENS DU FUTUR!' Il cria une deuxième fois, mais cette fois avec une conviction angoissée qui aanéantit le sourire d'Elizabeth. Un silence glacé s’abattit sur la pièce. Ezra recula prudemement, ses yeux fixés sur la figure choquée d'Elizabeth. Il tourna ensuite sur ses talons et se rua vers la porte, sortant précipitamment de la maison, laissant derrière lui une Elizabeth interdite. Les rues pavées de Londres s'ouvraient devant lui, son coeur battant à tout rompre dans un rythme endiablé. Dans cette course effrénée, il réalisa combien il était perdu, piégé entre deux mondes, et si tragiquement amoureux.