La Quête Eternelle de Prometheus - 4

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Humblement exposée à la magie noire de Prometheus, la guerre des étoiles commença à changer. Les armures glacées des soldats spatiaux se métamorphosèrent en costumes pailletés, les sinistres vaisseaux de guerre prirent l'apparence ingénue de décors de carton-pâte suspendus par d'invisibles fils d'argent, et les lasers mortifères dansaient autour des danseuses étoiles dorées. La sphère obsidienne qui avait autrefois abrité le brave Prometheus pulsait maintenant au rythme de l’incongru spectacle. Les dizaines de mille morts seraient maintenant honorés par une chorégraphie spatiale de fin d'acte qui ferait frémir les nébuleuses du Quadrant d'Orion. Prometheus, sa présence autrefois imposante réduite à une abstraction de son ancien moi, prit les rênes de l'orchestre intergalactique. Sous sa direction, les soldats, dans une parodie humoristique de leurs ordres précédents, commencèrent à virevolter et à valser. De leurs armes, les lasers autrefois mortels émettaient maintenant des jets de lumière prêtés par une exhaustivité de filtres multicolores. Les vaisseaux ennemis, auparavant visages de la terreur, émettaient désormais des feux d'artifice scintillants qui éclairaient la scène galactique. A la guerre des étoiles, Prometheus présenta la comédie musical la plus grandiose que le cosmos ait jamais connu. Les différents clans, autrefois inconciliables, unirent leurs voix en un chœur harmonieux qui défia l'infini des dissonances. Pour la première fois, le rire résonna dans la galaxie, rompant avec le silence stellaire habituel. La magnificence de la transformation occulta le souvenir atroce de la guerre, offrant une parenthèse inattendue de joie et de légèreté au sein des révélations tragiques du voyage de Prometheus. Le calme se réinstalla lentement alors que le dernier accord de la fantastique symphonie s'estompait dans le néant. Prometheus, encore sous la forme de la vague noire, contempla son chef-d'œuvre mouvant avec un sourire triomphant sur son visage spectral.