Le silence continuait de s'étendre dans la vaste expanse cosmique. Secouant sa tête avec détermination, Prometheus refusa de se soumettre au désespoir qui menaçait de l'engloutir. Les dieux de l'Olympe le regardèrent fixement, leur regard distant mais pas entièrement sans intérêt. Ce fut alors que du vide apparent du ciel étoilé, un murmure commença à naître. Il grandit jusqu'à devenir un chant harmonieux, emplissant l'espace environnant de leur mélopée touchante. Soudain, une lueur apparut dans l'obscurité. C’était Euterpe, la musa de la musique, son aura dorée rayonnante dans la noirceur du cosmos. Sa silhouette svelte, drapée dans une robe aux motifs de notes de musique étincelantes, était encadrée par une lyre resplendissante. Les autres la suivirent puis, formant un chœur enchanteur, elles encadrèrent le trône des dieux. Le chant ondulait entre espoir et défi, mêlé à la magie de Euterpe. Les yeux des dieux se détournèrent lentement de Prometheus, captivés par la scène qui se déroulait devant eux. La quête désespérée pour la liberté de Prometheus fut remise entre les mains des Muses. La voix de Euterpe sortait de sa gorge, semblable à une coulée d'or liquide, teintée de douleur, de résilience et de courage. Elle convoqua les souvenirs de la vie passée de Prometheus, de ses souffrances et de ses triomphes, de l'éternité qu'il avait passée sous le joug de la malédiction. Le chant s'altéra progressivement, reflétant la douleur croissante de Prometheus. Les divinités de l'Olympe étaient touchées par la performance de la Muse, certains essuyant même des larmes. À l'appel déchirant de Euterpe et à la demande de Prometheus, le silence des dieux fut brisé par une voix tonnante, pleine de pouvoir antique et de sagesse immémoriale. C'était Zeus, le roi de l'Olympe, qui prenait enfin la parole.