De son côté, Gallien semblait dédaigner l'instrument, comme s'il trouvait le stombax digne d'un spectacle de foire. Le prince sortit une petite sphère irisée de sa poche, laissant la lumière de la salle danser dessus, formant des prismes colorés sur ses traits sévères. La sphère pulsa faiblement, et une plainte rythmée et hypnotique qui semblait venir des entrailles de l'objet se diffusa dans le silence. C'était d'une harmonie exquise, curieusement opposée à la nature brutale de Gallien, ce qui n'en fit qu'ajouter à son mystère. Profitant de la confusion et de la fascination de Lysandre envers l'instrument, Gallien prit une profonde respiration et commença à articuler un sort en une ancienne langue oubliée, sa voix vibrante résonnant du sol au plafond. Lysandre réalisa trop tard l'embuscade et essaya de s'échapper du champ de force invisible qui le retenait. Pris au piège, la seule chose à laquelle il pouvait penser était Rosaline... sa belle Rosaline. Le cri de désespoir de Lysandre fut submergé par le grondement des pouvoirs maléfiques de Gallien. La réalité se déforma autour de Lysandre, des ténèbres se rassemblèrent autour de lui, et une sensation de vide cruel se fit ressentir, comme si la vie lui était progressivement arrachée. Gallien, son visage étiré dans un sourire sauvage, assembla les derniers mots du sortilège, ses yeux verts acides fixés sur Lysandre alors que des vagues d’arcane tournaient et rugissaient autour du soldat, l'attirant vers un néant inconnu.