Pendant un moment éternel, le silence s'abattit sur la grande salle, interrompu seulement par le crépitement du feu de la cheminée et le souffle saccadé de Lysandre. Le verdict de Gallien résonnait encore dans ses oreilles, un gong funèbre qui marquait non pas la fin d'un soldat, mais la négation d'un amoureux. Rosaline, l'étoile polaire qui avait guidé son voyage, semblait s'estomper dans l'obscurité de son destin. Les gardes s'avancèrent, leurs armures luisantes ressemblant à des créatures infernales dans la lumière vacillante. Lysandre ne résista pas. Il jeta un dernier regard à Rosaline, un mélange de regret et de détermination, avant de se laisser entraîner hors de la salle. Rosaline regardait, impuissante, le dos de Lysandre disparaître par la porte de fer. Ses lèvres tremblaient, sa vision se brouillait. Elle ne pouvait croire que tout ce qu'ils avaient traversé conduisait à cela. Elle se tourna vers Gallien, ses yeux glacés reflétant une détermination sans faille. «Ne vois-tu pas, Gallien? Nous ne gagnerons rien en enfermant Lysandre. Nous avons besoin de lui pour que notre royaume prospère.» L'indignation brûlait dans sa voix, faisant trembler les murs du château. Mais Gallien se contenta de la regarder, tapotant tranquillement les armes à côté de son trône.