La scène était surréaliste. Tandis que l'écho de la proposition de Lysandre continuait de résonner dans les murs du château délabré, l'air avait été déchiré par l'explosion subite d'un rire tonitruant. C'était Gallien, dont toute trace de doute avait disparu de son visage pour laisser place à une hilarité débordante qui semblait presque en contradiction avec la tension épaisse qui avait précédé. Gallien se moquait ouvertement, son rire résonnant comme une gifle à travers la salle du trône. Lysandre fronça les sourcils, profondément déconcerté par la réaction du prince. Les mots lui manquaient, remplacés par une frustration grandissante. Le rire s'estompant, le cruel visage de Gallien apparût : 'Tu es touchant dans ta naïveté, Lysandre. Tu crois vraiment que la paix se gagne avec de belles paroles? La guerre est la seule voix que connaissent nos peuples. Elle est dans notre sang, elle est ce qui nous définit. Et rien, pas même ta précieuse gemme, ne pourra la faire disparaître.' Les paroles de Gallien, glaçantes, avaient laissé un silence lourd et pressant. Ses yeux noirs étaient dépourvus d’empathie et brûlaient d'une détermination sinistre. Sans crier gare, Gallien bondit sur Lysandre, son attaque prenant le soldat par surprise. La lueur de son épée luisait à travers l'atmosphère trouble, promettant la mort à quiconque se trouvait sur sa trajectoire. Lysandre n’eut que le temps d’esquiver, saisissant rapidement son épée à ses pieds et parant l’attaque implacable de Gallien. Le choc des lames était assourdissant, faisant écho dans la salle déserte. Lysandre n'avait pas d'autre choix que de riposter, la vérité déchirante de leur situation prenant le dessus : il devait se battre, il devait persister. Peu importe les mots, peu importe les sentiments, le langage de leur monde restait le même : la violence.