La mélodie rugueuse du rock fut interrompue par le claquement produit par le contact de l'acier et de l'asphalte, se répercutant au sein des murs de métal rouillé de leur crypte clandestine. Un patrouilleur ennemi, attiré par les éclats bruyants de leur fête insolite, s'approchait trop près de leur cachette sordide. Lysandre et ses compagnons se figèrent, le suspense s'épanouissant dans l'air saturé de poussière et de sueur. L'ombre d'une silhouette massive se profila à l'entrée de leur refuge, glissant sur le chaos de tôle et de gravats qu'était devenue la rue principale de la ville dévastée. Le patrouilleur portait un uniforme d'apparence draconienne, arborant l'héraldique du royaume ennemi sur l'épaule droite, et son visage était dissimulé sous une cagoule paramilitaire aux teintes sombres. Mélusine, l'enfant vibrante d'espièglerie et ingénuosité, faufila sa main dans les décombres pour exhumer une marionnette façonnée à l'effigie d'un oiseau flamboyant. Lysandre et Théodoric échangèrent un regard entendu avant de finalement esquisser un sourire confiant. Dans cet univers déchiré par la haine et la violence, ils savaient que parfois, les stratagèmes les plus simples se révélaient être les plus efficaces. La petite Mélusine bondit alors à l'entrée de la crypte, sa marionnette de feu élaborant une danse enchanteresse au bout de ses doigts habiles. Le patrouilleur, décontenancé, observa le spectacle avec une touche de fascination, son regard de prédateur se transformant peu à peu en celui d'un simple spectateur. Pendant ce temps, Lysandre, Théodoric et Rosaline se fondirent dans l'ombre, leur présence devenue aussi ténue que le vent muet qui soufflait dans le creux des rues mortifères de la cité.