Le grandiose banquet fut interrompu par l'irruption soudaine d'un messager. Ce dernier, essoufflé et marqué de taches sinistres, avait galopé à travers les lignes de front jusqu'au cœur du château. Son visage était blême, une évidente urgence se lisant dans ses yeux écarquillés. Dressé face à la royauté, il déclama d'une voix tremblante : 'La ligne de front se fissure, ils sont trois fois plus nombreux que nous le pensions!' Un murmure inquiet parcourut l'assemblée, transformant les rires enquis en sueurs froides. Lysandre, camouflé derrière son déguisement de serviteur, sentit une tension grandissante tirailler ses muscles. Théodoric, quant à lui, essayait de contenir l'expression d'inquiétude dans ses yeux, essayant de maintenir l'illusion de sa fausse identité. Le roi, un homme imposant à la barbe de monumental, se leva lentement. Ses yeux, injectés de sang, reflétaient une terreur enfouie sous une bravoure de façade. 'Rassemblez les troupes, nous préparerons une contre-offensive,' ordonna-t-il, essayant de masquer la frénésie derrière son regard par un effort herculéen. Renouvelée par l'ordre du roi, une agitation fébrile envahit la salle, les invités se dispersant en une confusion désemparée. Lysandre chercha du regard Rosaline, cherchant à évaluer sa réaction. La princesse serrait la gemme sacrée entre ses mains, la peur visible dans ses yeux émeraude. Lysandre se rendit compte que le dénouement de sa mission était peut-être plus proche et plus complexe qu'il ne le pensait.