Alors que Rosaline annonçait son ultime sacrifice, un bourdonnement sourd de stupeur emplissait la gigantesque salle. Arches sculptées d'antiques blasons, tapisseries d'étoffes précieuses à l'iconographie guerrière, la grandeur de la salle du trône prédestinée à être témoins des choix désespérés et audacieux, en était ce soir subséquemment comblée. Le roi, sous le choc, desserra les poings crispés sur l'opulente tenture de son siège de pierre. Il fixa sa fille, la princesse aux yeux d'émeraude, qui osait une proposition impensable. Sans transition, Rosaline déploya un à un les arguments forgés par l'amour, par la nécessité de la paix, sous le regard ébahi et reconnaissant de Lysandre, situé à la lisière des ombres de la salle.