La découverte de ce passage secret galvanisa le moral des rebelles. Bordé par une paroi rocheuse humide et suintante, le tunnel serpentait comme le ventre souterrain d'un gigantesque monstre des cavernes. Guidés par la lueur timide des torches, ils dévalèrent le corridor étroit avec une prudence accrue, surveillant avec anxiété chaque alcôve sombre susceptibles de dissimuler de potentiels gardes. Étrangement vide et silencieux, le tunnel les emmena directement à l'intérieur du labyrinthe carcéral. Ils se trouvaient dans une section apparemment abandonnée, ancienne et délabrée, où une odeur âpre de fer rouillé et d'humidité moisie hantait l'air. La clarté vacillante de leurs torches révélait un long couloir carrelé de cellules vides et rouillées, qui grommelaient toutes un écho silencieux de souffrance et d'abandon. Garde en avant, ils atteignirent la partie habitée du labyrinthe. Le vacarme de la vie carcérale les accueillait comme un hurlement glacial, dérangeant leur concentration. Les prisonniers, dissimulés derrière des barreaux de fer sombres et minables, les fixaient d'un regard renfermé et méfiant, écrasés par la lourde réalité de leur détention. Alors qu'ils progressaient, l'écho de leurs pas sur le carrelage, brumeux de poussière et gravier, se mélangeait aux lamentations discrètes des détenus.