Le dernier espoir du crépuscule - 4

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Lysandre, les yeux masqués par l'ombre de son capuchon, observait Rosaline depuis son poste parmi les troubadours. Ses doigts glissaient sur les cordes de son luth, égrenant une mélodie douce-amère qui faisait écho à la complexité de leurs sentiments. Rosaline, d'une beauté à couper le souffle sous les reflets moirés de son diadème, écoutait la musique, son regard d'améthyste chargé de mille non-dits. Plongé dans son rôle de musicien, Lysandre intériorisait sa peur et son angoisse. Il sentait dans l'air une tension électrique, une prémonition violente qui lui faisait craindre l'avenir. Son instinct de guerrier le mettait en garde : quelque chose allait se passer, il le sentait. Il devait rester sur ses gardes, pour sa mission, et pour la sécurité de Rosaline. Soudain, la porte de la grande salle du château s'ouvrit à la volée. Un silence soudain s'abattit dans la salle, interrompant brutalement la mélodie des troubadours. Un groupe de soldats, mené par un homme au regard dur et à la chevelure aussi noire que la jais, fit irruption dans la salle. Il s'agissait du général Kaelis, le bras droit du roi du royaume ennemi et le rival de Lysandre depuis toujours. Kaelis, dans un haussement d'épaule qui trahissait son mépris, demanda l'interruption de la soirée, arguant qu'il fallait préparer le château à un assaut imminent. L'annonce provoqua un mouvement de panique parmi les invités. Rosaline, cependant, garda une attitude digne et calme, malgré la surprise et l'inquiétude visible dans ses yeux. Lysandre savait que la situation risquait de dégénérer rapidement. Il devait faire un choix. Son amour pour Rosaline, son devoir envers sa propre patrie, sa rivalité avec Kaelis - tout se mélangeait en un tourbillon d'émotions qui le tiraillait de toutes parts.