Le dernier espoir du crépuscule - 4

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Revêtu des uniformes sombres et simples des domestiques, un tablier blanc couvrant la majeure partie de son corps, Lysandre commença à se frayer un chemin à travers les couloirs du château. Ses yeux bleus perçants scrutaient chaque recoin, chaque entrée, chaque panneau, cherchant un indice de la princesse Rosaline. L’air était parfumé d’une douce odeur de lavande pure, signe de la présence royale. Les murs étaient ornés de grandes fresques détaillées de batailles anciennes, de marbres scintillants, de tapisseries aux couleurs vives. Les lumières tamisées mettaient en relief l'intrication complexe de l'archivage du château. En dépit des multiples interruptions de ses homologues, Lysandre restait inflexible. Il apportait une attention minutieuse pour se mélanger dans l’ombre des serviteurs, sa démarche cadencée par le léger crissement de leurs sandales sur le pavé en pierre. Son coeur battait la chamade, mais son visage restait impassible, la crainte d'être reconnu le rendant plus prudent. Son regard finit par s'arrêter sur une paire de portes jumelles, gardées par deux soldats aux armures scintillantes. Dans leurs yeux, il vit une étincelle de loyauté et de détermination aveugle pour protéger la personne derrière ces portes: la princesse Rosaline. Profitant d’une diversion créée par des échos lointains d'une musique entrainante provenant de la salle de bal, Lysandre réussi à s'infiltrer dans la chambre de la princesse. La pièce était belle, une ode à la féminité et à la grâce. Les murs étaient ornés de subtiles nuances de bleu pastel et de blanc, les draps de soie du lit étaient doux et soyeux. Une douce odeur de roses embaumait la pièce, comme un doux rêve enfumé de bonheur. Au milieu de la pièce, derrière une coiffeuse en ivoire ornée de perles, se trouvait Rosaline qui se peignait les cheveux, seule. Alarmé par sa beauté pâle qui émanait sous le rayon de lune, Lysandre avança avec précaution, entrant silencieusement dans la chambre.