Le dernier espoir du crépuscule - 4

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Lysandre souleva le voile de sa capuche, laissant libre son visage buriné par des années de guerre. Ses yeux, d’un bleu profond, brillaient de détermination. Il fouilla dans sa besace et sortit un bijou en argent somptueusement orné et un document parcheminé, des signes distinctifs de noblesse qu’il portait en guise de leurres. Dans son esprit, une intrigue complexe se déroulait, mais sa carrure et son assurance proclamaient la simplicité d’un noble en visite. Il se dirigea donc vers le portail massif de la caserne. Les gardes, des hommes au cuir durci trahissant des années d'expérience, le regardèrent avec suspicion. Lysandre prit un air de noble hauteur, et leur tendit sans dire un mot le parchemin et le bijou. Les gardes jetèrent un coup d’œil aux signes de noblesse, puis lui ouvrirent la porte, leur suspicion temporairement apaisée par les emblèmes de noblesse. Dans le château, l’air était riche du parfum entêtant des fleurs exubérantes qui ornaient les somptueux terrains. La tranquillité des jardins contrastait avec la parade guerrière qui se déroulait dans les cours. On y entendait le cliquetis des armes, les commandements sévères des entraîneurs, et le souffle saccadé des soldats courant en formation. Lysandre avança, son regard meurtrier dissimulé par une feinte nonchalance. Rosaline était là, devant lui. Elle se tenait debout sur un balcon donnant sur la cour. Ses longs cheveux d’ébène rebondissaient à chaque mouvement gracieux de sa main effilée qui patiemment caressait un éventail de soie. Ses yeux verts d'eau observaient les allées et venues avec une curiosité distante, son visage figé dans une expression de royale retenue. Lysandre la scruta longuement, son cœur battant la chamade. Il rêvait avec envie d’un avenir où il pourrait la tenir dans ses bras, rire avec elle, partager son amour sans la peur constante d'être découvert. Mais ces pensées étaient des luxes que Lysandre s'efforçait de chasser, car sa mission restait à accomplir, et chaque minute dans ce château accroissait son danger.