Se débarrassant de son humble vêtement de marchand, Lysandre se révéla tel qu'il était – un guerrier émérite, son armure brune de cuir et de chaîne étroitement sertie à son corps musclé. Sa main foulant son épée, son regard était aussi tranchant que la pointe de sa lame. En face de lui, deux gardes postés à l'entrée du château, aux visages encore endormis, sous l'éclat soudain de la réalité. Un court silence précéda le chaos. L'espace d'un instant, le monde sembla s'arrêter, réduisant le bruit des vendeurs matinaux à une musique lointaine et à peine audible. Puis, Lysandre leva son épée et chargea. La surprise initiale céda rapidement la place à la panique. Les gardes, surpris et craintifs, luttèrent pour tirer leurs propres épées, mais Lysandre ne leur en donna pas le temps. Il manœuvrait son épée avec la détermination d'un homme qui a vu trop de batailles, son corps dansant entre les attaques avec une précision de mouvement et de frappe qui laissait peu de place à l'erreur. L'espoir de victoire s'évanouissait rapidement face à la fureur de Lysandre. En quelques minutes, la lutte était terminée. Le sang des gardes teintait les pierres du château, leurs corps sans vie reposant laxistes sur le sol. Lysandre, malgré son essoufflement, se tenait victorieux et indompté, déterminé plus que jamais à accomplir sa mission. Le château, autrefois fermé et impénétrable, était à présent ouvert devant lui. Pour la première fois depuis bien longtemps, Lysandre avait à nouveau l'impression que le vent de la victoire soufflait de son côté. Alors qu'il se dirigeait vers l'intérieur du château, il ne pouvait s'empêcher de penser à Rosaline, à la douce rosée de ses yeux, à la fragilité de sa peau sous les doigts. Il avait affronté cette situation avec brutalité, certes, mais c'était pour elle, pour leur destin à tous les deux.