Le dernier espoir du crépuscule - 4

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Le grincement des portes en chêne qui s'ouvraient sous son geste faisait écho au palpitant dans sa poitrine, aussi fort et constant que la batterie de guerre. De près, la silhouette imposante du commandant venait amplifier ce sentiment d'oppression. L'homme était nettement plus âgé que Lysandre, une cinquantaine peut-être, bâti comme un chêne. Son visage recouvert d'un réseau capillaire de cicatrices apparentes - témoignages muets de batailles passées - semblait aussi dur et inexpressif que la pierre elle-même. Ses yeux, en revanche, brillaient tels deux joyaux, trahissant toute la ruse et l'expérience accumulées au cours de décennies de combat. C'était lui, le Commandant Cadmus du royaume ennemi. Lysandre s'arrêta, posant un genou sur le sol en signe de respect. Son regard bleu de soldat se leva pour rencontrer les yeux du commandant, ancrant en lui une certitude durable. La mission qu'il s'était fixée n'était pas une simple quête, elle était devenue un véritable défi personnel. Il se releva lentement, son regard rivé sur l'homme devant lui. D'une voix ferme, tremblante d'émotion mais déterminée, il lança son défi : « Commandant Cadmus, je vous défie en un duel pour le droit de voir la princesse. Acceptez-vous ? » Un silence de mort empoigna la cour tandis que chacun retenait son souffle. L'arrogance du défi marquait les esprits et les visages des soldats autour de lui se crispaient en une mine de désapprobation. Le commandant, cependant, esquissait un fin sourire, détendant imperceptiblement ses traits burinés. Il se tourna vers Lysandre, un éclat de fierté dans son regard. « Puisque ainsi soit, » répondit-il en levant son épée en un signe de respect, « que le meilleur soldat gagne. »