Le dernier espoir du crépuscule - 4

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Lysandre s'avança lentement, ses jambes solidement ancrées dans l'herbe mouillée de rosée par la nuit qui s'étirait. Il regarda le château ouvrir ses portes devant lui comme une bête affamée déplier ses crocs. La lumière des torches tintait dans les yeux du soldat, réfléchies en mille éclats par l'acier de son casque abaissé. Sa main serra fermement le sceptre, ses doigts visiblement blancs de l'effort. Il leva le sceptre et autour de lui, le silence. Les murmures s'éteignirent comme des flammes sous le poids de sa présence, de sa requête. Lentement, les gardes baissèrent leurs armes, et la nuit sembla reprendre son souffle. Lysandre avança, franchissant les portes du château dans un grincement qui semblait le bruit de la déchirure du destin lui-même. Au-dessus de sa tête, les gargouilles en pierre crachaient leur mépris, leurs yeux morts fixant le soldat avec une antipathie presque vivante. Il ignorait consciemment le sentiment de malaise que les figures effrayantes inspiraient. Arrivant enfin au centre de la grande cour, il leva les yeux pour trouver la figure divine de la Princesse Rosaline qui le regardait du balcon. Lysandre, malgré la nervosité qui le rongeait, ne pouvait s'empêcher de dévorer du regard ce museau ébloui qui brisait sa résolution. Il prit une grande inspiration, une volonté claire et audacieuse enfoncée dans sa poitrine. Avec une voix forte qui résonna contre les murs du château, il déclara: 'Je viens au nom de mon roi, porteur d'un message urgent.' Roulant le parchemin qu'il avait soigneusement placé dans son gantelet, il présenta le 'message royal'. L'attention de tous était fixée sur lui, leurs visages remplis de suspicion, de peur, mais surtout de curiosité. Quel pouvait être le message de la faction ennemie en une telle période de guerre? Dans son cœur, cependant, il n'y avait qu'une seule question : Comment Rosaline réagirait-elle à ce geste ? Un frisson traversa le dos de Lysandre, mais avec un visage serein, il attendit. La première partie de son plan était en jeu, et il ne pouvait que souhaiter qu'elle fonctionne.