Le dernier espoir du crépuscule - 4

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Rosaline, escortée par quatre gardes royaux, traversa l'arène, sa robe royale écarlate flottant derrière elle comme une traînée d'éclats de sang, contrastant avec le sable argenté sous ses pieds. Ses yeux émeraude déterminés fixaient Lysandre qui se tenait droit, encore essoufflé par son duel. Un silence tendu régnait quand elle prononça les mots qu'ils n'auraient jamais imaginé entendre : 'Je l'accompagnerai dans sa quête.' Partout autour de l’arène, une vague de murmures agités balaie la masse des citoyens, comme le vent qui souffle à travers un champ de blé. Les conseillers du roi, rigides de surprise et de désapprobation, échangèrent des regards inquiets. Même Lysandre ne put cacher son étonnement. Rosaline se tenait là, défiante et résolue. Depuis longtemps déjà, le poids de l’héritage royal la forçait dans le moule des convenances : toujours à sourire, toujours à se taire, à accepter sans broncher l’impérieuse nécessité du devoir et le lourd fardeau du trône. Mais maintenant, face à la foule surprise et ébahie, elle se sentait libérée, résolue à prendre en main sa propre destinée. Pour une fois, elle ne serait pas un simple pion dans les jeux sinistres de la politique, elle serait un acteur, elle forgerait directement le sort de son royaume. La nuit était tombée quand Rosaline et Lysandre quittèrent, escortés par une petite troupe de confiance, le château de cristal d'Obsidior. Bientôt, les reflets argentés qui dansaient sur sa surface étaient juste une lumières agonisantes disséminées derrière eux, perdus dans le miroir obscur de la nuit. Les étoiles dansaient au-dessus, témoin silencieux du pacte qui venait de se former sous elles. Ils chevauchaient ensemble, l'éclat de la lune décuplant leur silhouette sur le sable pâle du désert nocturne. Devant eux s'étendait l'immensité inexplorée, dans laquelle ils étaient destinés à chercher le salut de leur peuple et peut-être, entre les lignes invisibles de la destinée, le leur.