Dans l'ombre grandissante du crépuscule, Lysandre se glissa à travers les ruelles brûlantes, les pavés chauds brûlant ses mains épuisées. Il avait échappé aux regards perçants de la garde et aux chaos des révoltes pour ce moment de solitude. Ses yeux se posèrent une dernière fois sur la statue du gnome qu'il avait choisie comme souvenir, ses détails minutieusement sculptés semblant presque réels dans la pénombre. Il la déposa délicatement dans son sac, son cœur lourd de remords alors qu'il tournait le dos à l'agitation du royaume. Alors qu'il se dirigeait vers la sortie de la ville, les ruelles se tordant dans un désordre complexe, il entendit un éclat de voix. Il se figea dans son élan, ses sens en alerte. Dissimulé dans l'ombre, il aperçut un petit groupe d'hommes vêtus des uniformes des soldats du roi, leur éclat doré étouffé par la pénombre. Leurs voix résonnaient clairement dans la nuit, le nom de la princesse Rosaline prononcé avec une colère sous-jacente. Le remords ressurgit dans le cœur de Lysandre, un sentiment de devoir inachevé qui lui nouait l'estomac. L'épineuse question de son devoir envers son propre peuple et son amour pour Rosaline le fit sombrer dans une mer de pensées troublées. L'image de la princesse, sublime même dans la détresse, hantait à présent son esprit. Se pourrait-il qu'il abandonne son peuple pour un amour qui ne lui était pas destiné ? Se perdre pour une cause qui n'était pas la sienne ? Un frisson parcourut son échine, le doute grandissant lentement en lui, tel un bourgeon sur le point d'éclore.