Les Rivages de l'Oubli - 4

img

Hurlevent, portant Maelis et Gideon sur son dos moite, se déplaça de façon précaire autours des falaises escarpées et des labyrinthes de gorges qui protégeaient la forteresse de Leidaris. Son corps luisant semblait se déplacer trop lentement pour l'œil humain, mais ils progressaient de manière inexplicablement rapide, mais toujours également silencieux. La nuit jetait un manteau de silence sur eux, ils ne pouvaient entendre que le souffle du vent et le déplacement doux et glissant de Hurlevent sur le rocher rugueux. Gideon, l'érudit, fronçait ses sourcils gris et tord sa barbe. Ses yeux, dans la lumière fugitive des étoiles, brillaient d'un mélange étrange d'excitation et d'anxiété. Maelis, quant à elle, se maintenait fermement contre la coquille de Hurlevent, ses pupilles se dilatant pour saisir chaque mouvement et chaque forme qui se dégageaient de l'obscurité environnante. Elle sentait son cœur battre dans ses oreilles, chaque battement de cœur disant que chaque battement pourrait bien être son dernier. Mais elle ne laisserait pas cette peur la contrôler. Ainsi, dans le silence de la nuit, ils avancèrent, laissant les contours menaçants de la forteresse de Leidaris se dessiner devant eux. Gideon, dans un murmure à peine audible, a suggéré d'utiliser un ancien passage souterrain qui jadis avait fourni du vin à la citadelle, une relique de l'époque où le château était occupé par des monarques justes plutôt que des tyrans malveillants. Maelis, cependant, était hésitante. Les légendes parlaient d'étranges créatures se languissant dans les ombres de ces caves romanes oubliées. Finalement, c'est le temps qui est le facteur décisif. Chaque seconde supplémentaire qu'ils passaient à l'extérieur augmentaient leurs risques d'être repérés par les gardes de Leidaris. Alors, elle acquiesça, guidant Hurlevent vers l'entrée fissurée du passage souterrain. Au moment où ils disparurent à l'intérieur, ils pouvaient entendre les éclats d'une alarme au loin, la forteresse s'illumina, révéla sa silhouette sinistre alors qu'ils s'enfonçaient dans la sécurité relative de l'obscurité. Ainsi, ils progressèrent sous terre, avançant grâce à la lueur vacillante d'une lanterne que Gideon avait allumée. Les murs ruisselants, les araignées scintillant à leur passage, et les gouttes d'eau tombant de façon irrégulière semblaient suffisants pour faire exploser le silence. Ils ne savaient pas ce qui les attendait à l'intérieur, mais ils étaient prêts à affronter n'importe quel défi. Ils ne connaissaient pas encore les malaises qui allaient leur tomber dessus dans la citadelle de Leidaris...