Au milieu de la datcha silencieuse, Maelis tenait le cristal de Belpheor dans ses mains tremblantes. Elle regardait le morceau translucide comme une étoile échouée, sa lueur pulsante baignant son visage avec un doux éclat. Fallen mais pas brisé, pensait-elle, un sentiment d'émerveillement sincère qui se révèlait dans ses yeux de myosotis. Sous les yeux attentifs de Gideon, elle commença alors à prononcer les anciennes invocations que l'érudit lui avait patiemment enseignées, chacune d'elles remplissant la petite cabane d'une énergie mystique. Le cristal scintillait de lumière alors qu'elle tentait d'éveiller son pouvoir caché. Une étrange symphonie de murmures semblait remplir l'air, née des lèvres de Maelis. C’était comme si une mélodie archaïque, presque oubliée, prenait vie. Mais malgré tous ses efforts, le cristal restait silencieux. Pas de flamme ardent, pas d'éclair déchirant, pas même une seule étincelle. Le visage de Maelis passa de la détermination à l’incompréhension et finalement à la déception. Baissant la tête vers l'objet sourd dans ses paumes, elle murmura d'une voix teintée d'amertume, 'Pourquoi ne réponds-tu pas ?' Gideon, enraciné à sa place, se leva péniblement de sa chaise et s'approcha de la jeune fille. Avec un regard rempli de sagesse, il posa une main sur son épaule. 'La magie,' dit-il d'une voix rauque sillonnée d’âge, 'est bien plus qu'un simple assortiment de mots et de gestes. C'est un équilibre sensible entre le cœur, l'esprit et l'âme. Pour éveiller le pouvoir du cristal, tu dois trouver cet équilibre en toi.'