Sans regarder en arrière, Maelis laisse derrière elle le prince ébahi. Son cœur chavire et ses pas créent une mélodie inachevée sur le tapis de feuilles mortes. Ses pensées sont envahies par l'image de ce prince, doté d'une beauté inhumaine et dont le regard émeraude semblait capable de voir au plus profond d'elle. De retour au campement qu'elle avait établi à la lisière de la forêt, la jeune femme reste pensive. Dans cette vaste solitude, Maelis repense à sa vie à Belféor, à son village natal dévasté par l'armée de Leidaris, à tous ses amis et sa famille qu'elle a laissés derrière elle dans ce voyage éprouvant. Et ce prince... cet amour incertain qu'elle a découvert et qui menace de l'anéantir. Le lendemain, Maelis se confronte à un dilemme. Avec les conseils de l'oracle et le pouvoir de la relique, elle comprend enfin le véritable enjeu de cette expédition : pourviendra-t-elle à sacrifier son amour interdit pour libérer Belféor ? Se préparer à cette éventualité reste pénible pour la jeune femme. Saligaud, le destin était imprévisible ! Maelis se pose sur un rocher et laisse s'échapper un soupçon de larme. C'est alors qu'elle remarque la subtile présence d'une odeur de thé à la menthe qui envahit l'air. Là, à côté d'elle, se tient une vieille femme encapuchonnée, portant un sourire apaisant.