Prêtant ses oreilles au murmure des ventouses d'automne de Sylphie, Maelis entendit un crissement suraigu qui lui perça le cœur. Les maraudeurs, des hommes brutaux armés d'épées noires de jais et couverts de capes de laine brute, mettaient à sac la ville, ravageant les maisons de leurs battants, pillant sans pitié. Bientôt, les champs de jacinthes étaient maculés de rouge. Maelis, dont le cœur frémissait d'une colère tourmentée, se transforma en une tourmente de justice. Sa silhouette, drapée d'une cape d'ébène, brouillait facilement ses mouvements dans la cacophonie. De son fourreau, elle tira une épée pourpre, dont la lame resplendissait sous le soleil, aveuglant les maraudeurs. Elle foudroyait les agresseurs de ses coups précis, évoquant à chaque mouvement la danse de la liberté pour le peuple de Sylphie. Dans sa lutte fiévreuse, Maelis aperçut une figure familière parmi les maraudeurs, un visage frappant de malice qui n'appartenait à nul autre qu'Aldebran. Ce dernier avait soudainement disparu le matin même, laissant derrière lui une trace de doute et de trahison. Maelis sentait son cœur se fendre en mille morceaux alors qu'elle brandissait son épée contre l'homme qu'elle avait autrefois considéré comme un allié. Submergé par un mélange de colère et de douleur, Maelis releva son épée, les larmes emprisonnées dans ses yeux. Pourtant, elle savait qu'elle devait faire face à la réalité. C'était son amour, un sacrifice nécessaire pour accomplir sa quête de liberté. Un cri déchira l'air, un écho effrayant des mots de l'Oracle, annonçant la fin amère d'un amour interdit.