Au fur et à mesure que Maelis passait du temps parmi ces créatures impressionnantes, elle découvrait leurs habitudes et leurs talents uniques. Ces lapins géants, ou les 'Langlag', comme elle a commencé à les appeler affectionnément, avaient une influence apaisante sur elle, leurs mouvements mesurés contrastant avec le cauchemar oppressant de Belféor. De plus, elle s'étonnait de leur capacité à comprendre et exécuter des ordres complexes, alliant leur force prodigieuse à une présence pacifique. L'entraînement des Langlag ne fut pas une tâche facile, surtout sans la parole. C'était un défi constant de traduire ses intentions aux créatures uniquement à travers les signes et les expressions faciales. Mais les parasols de velours aux lèvres de Maelis se reflétaient dans les yeux d'améthyste des Langlag, formant une entente tacite, un accord silencieux entre les êtres d'espèces différentes, prouvant que la langue du cœur est plus éloquente que la parole elle-même. Au prix d'innombrables heures passées, de patience, de détermination et de quelques égratignures, les Langlag, tout d'abord prudents, commencèrent à répondre à ses directives. Le lien soudé entre Maelis et les Langlag grandissait en force jour après jour. Il était clair pour Maelis que ces créatures, avec leur stature intimidante, leur intellect brillant et leur connexion unique avec les éléments naturels, pourraient être la clef de libération pour Belféor. Tandis que Maelis continuait à renforcer son armée pacifique, sur les rivages de l'oubli à Belféor, Leidaris grandissait en puissance et en cruauté, tirant avantage de son règne de terreur non contesté. Il n'avait aucune idée que son adversaire se préparait pour une guerre très non conventionnelle, une guerre qui pourrait finalement diriger le flux des marées vers la liberté.