Encouragée par l’écho de l’espoir pulsant en elle, Maelis s’installa sur le sol poussiéreux proche de l’autel. Les taupes sacrées la rejoignirent. Le couple singulier tournait et retournait le parchemin antique, chacun cherchant à apprivoiser l'énigmatique linguistique des illustrations et des symboles. Une taupe, Glistravi, se démarqua parmi ce tumulte de petites créatures. Elle était légèrement plus grande que les autres, avec des marques distinctes sur sa fourrure de cendres et d'étoiles. Ses minuscules yeux scintillaient d'une sagesse éclatante. Glistravi aimait mirer le disque solaire dans tous ses sombres reflets, lui conférant, au fil des ans, une remarquable perspicacité. Les heures passèrent. Guidée par l’intelligence inouïe de Glistravi, Maelis réussit à déchiffrer une partie du parchemin. Les images se mêlaient aux mots. Elle devait suivre le vol du Condéor, le grand oiseau des vents, naviguer sur la rivière des étoiles, et par-dessus tout, ne jamais laisser la flamme dorée de Ganthea s'éteindre en elle. Elle se devait d'affronter bravement l'inconnu, non pour elle, mais pour son peuple, pour la liberté. Au loin, les sommets blancs d’un monde oublié commencèrent à émerger de l'horizon ardent, dessinant une ligne séduisante d’impossible. L’image avait quelque chose d’irréel qui laissait Maelis pensive. Retenant son souffle, son regard impassible fixait la perspective d'inconnu qui s'étalait devant ses yeux. Toutefois, la lueur de détermination dans son regard était inébranlable. Elle sut que le lieu dont parlait le parchemin n'était plus très loin. Son destin l'appelait et l'entrainait dans une danse légendaire entre le courage et le destin. Sous le regard fier de Glistravi, Maelis se leva, reprenant sa marche en avant, à la conquête de son objectif qui était autrefois un rêve impossible.