Retourner vers l'autel lui sembla une éternité. Le sable noir sous ses pieds crispa ses orteils, le relief tranchant des rochers vernissait le ciel de leurs teintes ignées. Les contours du monde paraissaient cousus de fils d'argent, chaque élément dans sa pureté originelle distillait une beauté spectrale. Le silence du désert n'était plus oppressant, au contraire, il chantait en écho la symphonie des voix ancestrales qui la guidait au tréfonds de son être. En approche de l'autel, des caractères scintillants ornèrent sa surface, émanant une lueur si apaisante qu'elle aurait pu chasser les cauchemars les plus sombres. Maelis se présenta devant la structure à la fois si ancienne et si nouvelle, son palpitant résonnant une cadence fervente dans sa poitrine. Elle déposa délicatement ses doigts sur l'autel, imprégnée des murmures des anciens qui berçaient son âme. Un scintillement fluorescent émana de ses doigts avant d'éclater en un arc-en-ciel de lumières. Une voix aux tonalités de miel et d'acier emplit son esprit, claire et mélodieuse. C'était Ganthea, l'essence divine de la liberté. Une sensation de chaleur se répandit à travers son corps, comme un feu sacré qui brûlait chaque peur, chaque aigreur, ne laissant que la pureté de son essence. La divinité lui parla. Pour dominer le fléau qui s'appelait Leidaris, elle devrait trouver un objet sacré, le Cœur du Léviathan, caché dans la cité perdue.